Archives mensuelles : avril 2014

Pierre Meige, l’utopie poetique

Auteur, essayiste, poète, compositeur interprète, Pierre Meige est un troubadour, un messager poétique. Il est à l’écoute des rumeurs humaines, des palpitations, des petites voix qui éclosent dans nos cieux intérieurs. Pétale après pétale, il cueille les saisons du cœur et les dépose dans nos mains comme le songe d’une étoile.

Veilleur des âmes et des gens de bonne volonté, Pierre Meige écrit et chante dans l’alvéole sensuelle et langoureuse de nos naissances. Ses mélodies et ses mots sont doués d’une plastique, généreuse. Il exprime et rêve des instants chers où la musique et la poésie mûrissent sur les échelles de la lumière.

Une énigme fondatrice raisonne dans sa poétique. Elle nous fait flotter dans cette profondeur du temps qui en suinte, habitée parfois de fantômes et de figures littéraires.

Chantée ou dite, l’écriture de Pierre Meige lest une véritable poésie. Elle est à l’écoute du monde vivant, elle réinvente la parole des anciens et on devine la langue des oiseaux. Elle baptise et bénît les noces de la langue et du cœur. Il livre un miroir clairvoyant à nos belles transparences. Avec lui, les paroles oubliées résonnent magiquement.

Engagé, Pierre Meige, veut faire entendre les voix basses. Il marche dans un œil que nous ne connaissons pas toujours, il fait revivre les mots sourds, ces éclats de lampes que nous ne comprenons pas.  Il redonne vigueur à ces lumières fossiles qui souhaitent ardemment nous habiter.

Dans ce monde malade du matérialisme, Pierre Meige, rend leur place cardinale à l’imaginaire, aux grandes lectures sincères et parfois démesurées qui vous sauvent de l’entropie. Comme dirait Jean Ferrat : La souffrance enfante les songes. Chez Pierre Meige, l’imagination est la source de toutes les utopies dont notre réalité est une provisoire concrétion. Elle implique la seule chose qui vaille aujourd’hui et demain : l’aspiration entière à la liberté, cet horizon humain, sensible, éclatant, irréfragable.

Avec Pierre Meige, nous nous souvenons du temps nu, de l’enfance et de sa source. Nous empruntons la genèse de la peau, à l’Est du verbe Etre. La Vérité sécrète ses passages à travers des silences qui se créent. Méditation sensitive, ascèse sensible où s’exerce la vision. Le Mystère nous lie et nous lit de l’intérieur dans le serment du silence – chair spirituelle de l’Invisible.

Pierre Meige distille l’oxygène du réel, il le concentre en altitude. Son regard, tient une belle place, il est vertigineux, dénudé, parfois violent. Il est parcouru par une tension constante qui interroge le ciel de face.  Il semble au bord de l’horizon, prêt à tomber comme une question. Ses mots arrondissent le monde et sa poésie grave en nous sa poussière sculptée.

 

Anne de Commines